Elsevier

Revue du Rhumatisme

Volume 87, Supplement 1, December 2020, Pages A292-A293
Revue du Rhumatisme

PE.349
Étude prospective de séroprévalence du Sars-Cov-2 chez 249 patients suivis pour un rhumatisme inflammatoire chronique

https://doi.org/10.1016/j.rhum.2020.10.531Get rights and content

Introduction

La prévalence des formes asymptomatiques d’infection COVID-19 en population générale est mal connue à ce jour (< 10 %). L’objectif de cette étude était d’évaluer la séroprévalence COVID-19 au sein de patients atteints d’un rhumatisme inflammatoire chronique (PR ou SPA) sous traitement de fond immunomodulateurs et étudier la proportion de formes symptomatiques et asymptomatiques.

Patients et méthodes

Nous avons effectué un dépistage systématique d’infection à SarS-Cov-2 par sérologie en hospitalisation de jour de rhumatologie de l’hôpital Cochin entre le 1er juin et le 31 août 2020, chez les patients suivis pour une SPA (axiale ou périphérique) ou pour une PR, hospitalisés pour réalisation d’une biothérapie IV ou pour avis thérapeutique. Chaque patient était interrogé sur la survenue de symptômes évocateurs de COVID-19 depuis janvier 2020. Les tests sérologiques étaient réalisés de façon systématique chez les patients pris consécutivement. Le test sérologique utilisé a été validé par la Société française de virologie. Il s’agit d’un test sérologique qualitatif (immuno-essai chimioluminescent microparticulaire, Abbott, USA) qui détecte les IgG dirigés contre la protéine N.

Résultats

Sur la période d’analyse, 249 patients ont été inclus dont 121 PR et 128 SPA. Les patients SpA avaient un âge moyen de 51 ans (± 14) et une durée moyenne d’évolution de 8 ans (± 14). La majorité des patients étaient traités par anti-TNF seuls (n = 60) ou en association avec leflunomide (n = 1), SLZ (n = 3), HCQ (n = 1) ou MTX (n = 57). Un patient était traité par baricitinib et 1 autre par l’association sécukinumab/SLZ. Trois patients étaient en monothérapie par MTX et 1 sous SLZ. Une corticothérapie était associée au traitement de fond dans 7 % des cas (n = 9). Les patients PR avaient une durée moyenne d’évolution de 19 ans (± 12). Une grande majorité des patients étaient sous biothérapies compte tenu du mode de recrutement (bDMARDs n = 101, tsDMARDS n = 2, csDMARDS n = 18). Ainsi, 18 patients étaient traités par anti-TNF en association avec du MTX (78 %), du leflunomide (16 %) ou de l’imurel (5 %) ; 20 sous abatacept seul (40 %) ou en association avec du MTX (45 %) ou du leflunomide (15 %) ; 23 sous TOCI seul (48 %) ou associé au MTX (45 %), au leflunomide (10 %) ou à l’imurel (5 %) et 40 sous rituximab seul (25 %) ou associé au MTX (62,5 %), au leflunomide (7,5 %), à l’imurel (2,5 %) à l’HCQ (2,5 %). Une corticothérapie était associée au traitement de fond dans 43 % des cas (n = 53). Sur les 249 sérologies réalisées, 7 (2,8 %) étaient positives (4 SpA et 3 PR). L’âge moyen des patients avec séroconversion était de 52 ans (± 10). Concernant le traitement, 6 patients étaient traités par anti-TNF seul (n = 2) ou en association avec le MTX (n = 4) et un patient avait une association RTX + MTX. Une corticothérapie était associée chez 2 patients PR. Parmi les patients avec séroconversion, un seul patient n’a présenté aucun symptôme clinique évoquant une infection COVID-19. À l’inverse, l’interrogatoire a identifié 2 patients (SpA traité par IFX et PR sous RTX) ayant eu des symptômes caractéristiques d’infection COVID-19 (anosmie/agueusie) confirmée par une PCR COVID-19 positive pour lesquels la sérologie est revenue négative.

Conclusion

La séroprévalence SarS-Cov-2 était de 2,8 % dans cette population de patients sous immunomodulateurs pour un RIC. Cette étude montre une prévalence des formes asymptomatiques (11 %) proche de celle observée en population générale.

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