De nombreux patients ont une plainte cognitive persistante au long cours après une infection à SARS-Cov2, parfois associée à des troubles psycho-émotionnels, une fatigue chronique et des troubles du sommeil.
Objectifs
Évaluer la fréquence de la plainte cognitive, documenter les troubles par un bilan neuropsychologique et évaluer l’association potentielle aux troubles psycho-émotionnels.
Patients et méthodes
Un questionnaire de dépistage de plainte cognitive a été distribué 6 mois après l’infection à SARS-Cov2 à tous les patients ayant été hospitalisé pour une forme sévère de la maladie (nécessité d’une oxygénothérapie > 3L/mn d’oxygène). Les patients ayant un questionnaire positif ont eu un bilan comprenant un bilan neuropsychologique, des échelles de dépistage de l’anxiété, la dépression, la fatigue et du syndrome de stress post traumatique, un examen clinique neurologique et une IRM cérébrale.
Résultats
Sur 77 patients, 23 avaient une plainte à 6 mois de l’infection (29,9 %). Le bilan neuropsychologique réalisé chez 21 patients montrait un fonctionnement cognitif globalement préservé chez tous les patients, une altération des fonctions exécutives pour au moins un test chez 12 (57,1 %) patients, et une difficulté pour la reconnaissance des émotions chez 7 patients (33,3 %). Les scores de dépression, anxiété, stress post-traumatiques et fatigue étaient pathologiques chez 43, 62 et 90 % des patients.
Discussion
La plainte des patients est en partie liée aux troubles psycho-émotionnels. Plus de la moitié des patients présentaient un syndrome de stress post traumatique, en lien avec les conditions difficiles d’hospitalisation et le contexte anxiogène de la première vague. De plus, 90 % des patients présentaient une fatigue chronique, dont le lien avec l’infection reste à préciser.
Conclusion
Malgré une plainte cognitive fréquente, le fonctionnement cognitif global est préservé à distance d’une infection sévère à SARS-Cov2. La plainte peut être liée aux conséquences psychologiques de l’hospitalisation.