P069
Essor de la télédermatologie avec l’épidémie de la COVID-19, téléconsultation en poupe

https://doi.org/10.1016/j.annder.2020.09.228Get rights and content

Introduction

Le nombre de téléconsultations (TLC) a considérablement augmenté en France avec le confinement lié à l’épidémie de COVID-19. L’objectif de cette étude menée par le groupe TELDES de la SFD était d’évaluer les modifications de la pratique de la télédermatologie (TD) pour les dermatologues pendant cette période et comment ils l’envisageaient pour la suite.

Matériel et méthodes

Questionnaire envoyé par mail aux inscrits des listes de diffusion de la FFFCEDV et SFD. Réponses recueillies du 27 avril au 14 juin 2020. Les variables qualitatives étaient exprimées en %, les variables quantitatives par leur médiane et extrêmes.

Résultats

Sur 565 réponses.

Quatre cent soixante ont réalisé des TLC (83 %). 65 % se sont mis à la TLC avec la crise sanitaire, 12 % en avaient déjà eu une expérience préalable, et 6 % ont testé sans poursuivre. Ils réalisaient 12 TLC/semaine (0 ; 100). Les principales raisons étaient : permettre un suivi (70 %), répondre aux demandes urgentes (67 %), maintenir une activité/revenu (64 %), éviter la diffusion de l’épidémie (59 %). Après le confinement, 85 % envisageaient de poursuivre la TLC (régulièrement 40 %, occasionnellement 45 %). Ils pensaient le faire pour les renouvellements de traitement (84 %), éviter des déplacements des patients éloignés (76 %) ou les patients fragiles difficilement transportables (65 %).

Les principales raisons pour lesquelles ils pourraient ne pas poursuivre les TLC étaient la qualité de l’examen clinique (89 %), des problèmes techniques/connexion (43 %), un lien humain insuffisant (39 %).

Trois cent vingt-six (64 %) ont réalisé des télé-expertises (TLX), respectant les règles de sécurité (31 %) ou non (69 %). Pour les TLX sécurisées, 8 % ont débuté avec la crise, 16 % en avaient déjà fait, 38 % seraient intéressés pour s’y mettre.

Après la crise si les conditions de remboursement s’élargissaient, 50 % envisageaient de transférer une petite partie de leur activité vers la TD, qui pourrait constituer en moyenne 16 % de leur activité : 5–10 TLC/semaine (35 %), 1–5 TLX/semaine (35 %).

Les principales motivations à pratiquer la TD étaient : s’adapter aux recommandations sanitaires (72 %), structurer une activité d’avis déjà existante (62 %), réduire les transports (58 %), et filtrer les demandes (47 %).

Discussion

Avec l’épidémie de COVID-19, la TLC a connu un formidable essor pendant la crise sanitaire, alors que la TLX a été mise au second plan. La situation sanitaire a permis aux dermatologues de découvrir et d’expérimenter la TLC, en y trouvant des usages intéressants à pérenniser. Mais son emploi pourrait être transitoire, occasionnel ou en faible proportion une fois la crise passée. Enfin cette mise en place accélérée de la TLC a pu aider à l’acculturation à la TD, ce premier pas pouvant entraîner une mise aux TLX sécurisées, restant pour l’heure encore étonnamment minoritaires.

La contrainte liée au confinement et l’élargissement du remboursement ont été les éléments clefs pour cette accélération du déploiement de la TD.

Mots clés

COVID-19
Organisation des soins
Téléconsultation
Télédermatologie
Télé-expertise

Cited by (0)

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