BU-14
Intérêt du passage précoce d’un référent infectieux sur l’exposition aux antibiotiques des patients hospitalisés pour COVID-19 – ANTIBIOVID

https://doi.org/10.1016/j.idnow.2021.06.108Get rights and content

Introduction

Le recours à des traitements antibiotiques à l’admission des patients hospitalisés pour une pneumopathie à SARS-CoV-2 est fréquent, malgré une faible prévalence des co-infections bactériennes. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact de l’évaluation précoce de ces patients par des référents infectiologues sur la prescription d’antibiotiques.

Matériels et méthodes

Tous les patients adultes consécutifs hospitalisés en service de médecine pour une pneumopathie à SARS-CoV-2 du 22/11/2020 au 5/02/2021 ont été inclus. L’évaluation était réalisée dans les 72 h suivant l’hospitalisation. Les données cliniques, microbiologiques et les prescriptions d’antibiotiques étaient recueillies. L’objectif principal était la proportion de modification de la prescription antibiotique, définie comme l’ajout, l’arrêt ou la modification de la durée ou du spectre d’une antibiothérapie.

Résultats

Ont été inclus 135 patients d’âge médian 74 ans [61–84], dont 87 de sexe masculin (64 %). Les principales comorbidités étaient : surpoids chez 70 (52 %), diabète chez 38 (28 %) et HTA chez 78 (58 %). La classification de gravité (OMS) était peu sévère, modérée et sévère chez respectivement 67 (50 %), 44 (33 %) et 24 (18 %). Soixante-quinze (56 %) présentaient une toux, productive dans 18 cas (24 %).

L’intervention du référent infectiologue a eu lieu en médiane 1 jour [0–1] après l’admission, et 48 (36 %) patients recevaient des antibiotiques, de l’amoxicilline–clavulanate ou une C3G chez 41 (85 %).

Suite à l’avis du référent, une modification de l’antibiothérapie était préconisée pour 46 patients (34 %), dont un ajout. Parmi les 48 patients sous antibiothérapie, 45 (94 %) prescriptions ont été modifiées, avec 53 modifications : 25 (47 %) arrêts de tous les traitements antibiotiques, 14 (26 %) raccourcissements de la durée et 14 (26 %) modifications du spectre (réduction dans 12 cas). Au total, 176 jours d’antibiothérapie ont été évités. Après l’intervention du référent, un diagnostic de possible co-infection bactérienne était retenu chez 18 patients (13 %), documentée dans deux cas. Au total, 48 (36 %) patients étaient sous antibiotiques avant l’intervention et 24 (18 %) après.

Conclusion

Les co-infections bactériennes à l’admission chez les patients hospitalisés pour des pneumopathies à SARS-CoV-2 sont peu fréquentes, mais l’exposition aux traitements antibiotiques reste élevée. L’intervention d’un référent infectiologue dans le cadre du bon usage des antibiotiques a permis une forte réduction de l’exposition des patients à des antibiothérapies non justifiées. Une politique volontariste et interventionnelle par les référents antibiotiques semble indispensable pour aider les médecins prescripteurs à optimiser les prescriptions d’antibiotiques et éviter la surconsommation d’antibiotiques.

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