CO-Co 03
Atteintes rénales au cours de l’infection à SARS-Cov-2 : corrélations anatomocliniques

https://doi.org/10.1016/j.nephro.2020.07.004Get rights and content

Introduction

La fréquence de l’insuffisance rénale aiguë (IRA) au cours de l’infection à SARS-Cov2 est considérée comme fréquente et de mauvais pronostic. Les lésions histologiques sont décrites à partir de séries autopsiques suggérant un effet cytopathogène viral. Nous rapportons les observations anatomopathologiques d’une série de biopsies rénales (BR) de patients atteints de COVID-19.

Description

Toutes les BR de patients hospitalisés avec une infection COVID-19 documentée ont été incluses. Les données cliniques et biologiques ont été recueillies rétrospectivement.

Méthodes

La classification de Banff est utilisée pour analyser les lésions observées. Le SARS-Cov2 a été recherché en immunohistochimie, par RNAscope® et en microscopie électronique (ME).

Résultats

Huit patients ont été inclus dont 3 transplantés rénaux. Quatre patients ont présenté un épisode d’IRA et un syndrome de détresse respiratoire de l’adulte (SDRA). Les lésions de nécroses tubulaires étaient fréquentes, souvent peu intenses. L’atteinte inflammatoire interstitielle et les lésions de tubulite étaient peu intenses. La recherche immunohistochimique et par RNAscope® du virus montrent une positivité de rares cellules inflammatoires circulantes intrarénales. Les cellules tubulaires, endothéliales ou podocytaires sont restées négatives ce qui est confirmé par l’analyse en ME. En immunofluorescence, on note 2 cas de glomérulonéphrite aiguë à dépôts de C3 évoquant une origine post-infectieuse. Des signes en faveur d’une inflammation de la microcirculation (MVI) sont importants et corrélés avec l’indice de masse corporelle, la protéinurie et certains paramètres inflammatoires (CRP, troponine). L’IRA est associée à la survenue d’un SDRA, à plusieurs paramètres inflammatoires (CRP, procalcitonine, hyperleucocytose) et à l’intensité de la protéinurie (Tableau 1).

Conclusion

L’absence de détection du virus et de lésions inflammatoires interstitielles et tubulaires est un élément marquant et inattendu de cette série biopsique non post-mortem. En revanche l’existence prépondérante de signes évocateurs de MVI pourrait témoigner d’une possible atteinte endothéliale associée au relargage cytokinique lors de l’infection à COVID-19.

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