CA184
Les maladies systémiques rendent-elles plus vulnérable face au SARS-CoV-2 ?

https://doi.org/10.1016/j.revmed.2021.10.193Get rights and content

Introduction

Les maladies systémiques sont un groupe hétérogène de pathologies. La vulnérabilité aux infections qu’elles engendrent de par leurs mécanismes auto-immuns et les traitements immunosuppresseurs souvent nécessaires à leur contrôle, a constitué un challenge au temps de l’épidémie à SARS-CoV-2. Cependant, des résultats contradictoires de l’évolution clinique des patients ayant une maladie systémique infectés par le SARS-CoV-2 ont été observés. L’objectif de notre travail était d’étudier les caractéristiques cliniques et l’évolution de nos patients suivis en médecine interne pour une maladie systémique et ayant contracté le virus SARS-CoV-2.

Patients et méthodes

Étude rétrospective descriptive portant sur les dossiers des patients suivis en médecine interne pour une maladie systémique et ayant contracté le virus SARS-CoV-2.

Résultats

Parmi 407 patients infectés au SARS-CoV-2, 12 étaient suivis pour maladie auto-immune. Ils étaient répartis comme suit : lupus érythémateux systémique (n = 4), maladie de Behçet (n = 4), syndrome de Sjögren (n = 2), dermatomyosite (n = 1), et sclérodermie systémique (n = 1). Il s’agissait de 10 femmes et de deux hommes dont l’âge moyen au moment de l’infection était de 45,5 ± 11,7 ans [31-77]. La durée moyenne d’évolution de la maladie systémique était de 106,16 mois [2-360]. Trois de ces 12 patients avaient une atteinte viscérale grave (insuffisance rénale chronique et pneumopathie interstitielle diffuse compliquée de fibrose pulmonaire). Deux patients étaient vaccinés avant l’infection. Au moment de l’infection, cinq patients étaient sous corticoïdes et trois sous immunosuppresseurs. Ces traitements n’ont pas été arrêtés pour aucun patient, et aucun n’a présenté de poussée de sa maladie lors de l’infection. Les signes cliniques étaient dominés par l’asthénie (n = 12), la toux (n = 9), la fièvre (n = 6), la dyspnée (n = 6) et les diarrhées et vomissements (n = 2). La moitié des patients a nécessité une hospitalisation pour une pneumopathie hypoxémiante. Ces patients représentaient 1,47 % des patients hospitalisés dans notre hôpital entre mars 2020 et août 2021, qui étaient au nombre de 407. La durée moyenne d’hospitalisation était de 15 jours [5-30]. Les scanners thoraciques de ces ont montré des atteintes parenchymateuses modérés à sévères chez quatre patients. Dans les deux cas restant, les lésions dues au virus n’ont pas pu être distingués des lésions de PID préexistantes. Trois patients hospitalisés ont nécessité un transfert en réanimation. Deux patients y sont décédés, soit 4,25 % des décès par le SARS-CoV-2 dans notre hôpital. L’évolution était favorable pour les autres malades.

Conclusion

L’infection à SARS-CoV-2 ne semble pas plus fréquente ni plus sévère chez les patients ayant une maladie systémique que chez la population générale. Des études à plus larges échelles sont nécessaires pour confirmer cette constatation.

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