COVID-26
Pneumothorax et SARS-CoV-2 : analyse rétrospective de 18 cas

https://doi.org/10.1016/j.idnow.2021.06.144Get rights and content

Introduction

L’épidémie de SARS-CoV-2 sévissant depuis la fin de l’année 2019 bouleverse la médecine actuelle. En effet, outre les pneumopathies sévères qu’il induit le SARS-CoV-2 est responsable d’un grand nombre de complications et notamment de pneumothorax. La survenue de pneumothorax ou de pneumomédiastin chez des patients présentant une infection à SARS-CoV-2 est une complication rare mais grave pouvant mettre en jeu le pronostic vital. Suite à plusieurs cas de pneumothorax dans notre établissement nous avons réalisé une étude monocentrique rétrospective afin de mieux caractériser les facteurs associés à la survenue d’une telle complication.

Matériels et méthodes

Tous les patients hospitalisés pour la prise en charge d’une infection à SARS-CoV-2 entre deux mars 2020 et premier avril 2021 ayant présenté un pneumothorax étaient inclus. Les données démographiques (âge, sexe), les antécédents respiratoires (statut tabagique, BPCO/emphysème), le mode de ventilation et la prise en charge thérapeutiques étaient recueillis.

Résultats

Au total, 18 patients avec une infection à SARS-CoV-2 prouvée présentaient un pneumothorax. Le sex-ratio était d’une femme pour 17 hommes. L’âge moyen au moment du diagnostic était de 68 ans. Six (33,3 %) étaient âgés de moins de 60 ans. Dans notre cohorte, sept patients (38,8 %) étaient hospitalisés en service de médecine conventionnelle et 11 patients (61,1 %) étaient hospitalisés en réanimation. Le mode de ventilation était recueilli. Dix patients (55,5 %) étaient intubés et bénéficiaient d’une ventilation mécanique lors de la survenue du pneumothorax. Un patient était sous Optiflow® (5,5 %). Cinq (27,7 %) d’entre eux étaient traités par oxygénothérapie simple au masque ou aux lunettes. Deux patients (11,1 %) ont présenté un pneumothorax en air ambiant, sans assistance ventilatoire. La prise en charge thérapeutique consistait, pour la majorité des cas (14 patients, 77 %), en une pose de drain thoracique. Quatre patients (22,3 %) n’étaient pas drainés soit en raison de l’étendue minime du pneumothorax soit le risque opératoire ne permettait pas un tel geste. Par ailleurs, deux patients (11,1 %) présentaient des pneumothorax bilatéraux, tout deux survenus sous ventilation mécanique et un patient présentait un pneumomédiastin après Optiflow®. Concernant les facteurs prédisposant, un patient (5,5 %) présentait une bronchopneumopathie obstructive. Deux patients (11,1 %) présentaient un tabagisme actif. Sur les 18 patients analysés, huit (44,4 %) sont décédés durant l’hospitalisation.

Conclusion

Les pneumothorax en contexte d’infection à SARS-CoV-2 surviennent principalement chez les patients présentant une forme sévère de l’infection et ayant recours à une ventilation mécanique. Ce type de ventilation permet d’imposer des pressions expiratoires positives élevées pouvant se compliquer de pneumothorax lorsque les patients présentent un défaut de compliance secondaire à une fibrose. Néanmoins, des cas sous ventilation conventionnelle y compris sans oxygénothérapie sont possibles suggérant qu’une infection à SARS-CoV-2 pourrait être un facteur de risque indépendant de pneumothorax. De ce fait, toute aggravation du tableau respiratoire doit faire évoquer un pneumothorax.

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