O.001
Impact de la pandémie COVID-19 sur les patients atteints de maladies rhumatismales chroniques : une enquête de l’ArLAR

https://doi.org/10.1016/j.rhum.2020.10.020Get rights and content

Introduction

Évaluer l’impact de la pandémie de la COVID-19 sur l’accès aux soins en rhumatologie pour les patients atteints de maladies rhumatismales chroniques dans les pays arabes.

Matériels et méthodes

Il s’agit d’une étude observationnelle transversale en ligne. Un questionnaire en ligne a été conçu par le groupe arabe de sensibilisation aux rhumatismes inflammatoires de l’adulte (AAAA), composé de 16 rhumatologues représentant les pays de la Ligue Arabe des Associations de Rhumatologie (ArLAR), et a été validé par le comité scientifique de l’ArLAR. Le questionnaire a été diffusé à travers les réseaux sociaux et les canaux des associations de patients entre le 8 et le 22 mai 2020. Le recueil des données a été effectué de façon anonyme. Le questionnaire comprenait : les caractéristiques socio-démographiques des patients, leur vécu face à la COVID19 et son impact sur leur prise en charge. L’analyse descriptive des caractéristiques a été effectuée en effectifs et pourcentage. Une analyse univariée puis multivariée concernant l’étude de l’impact de la COVID19 sur les patients ont été réalisées. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du logiciel SPSS. Un p < 0,05 était considéré comme statistiquement significatif.

Résultats

Cette étude a inclus 2163 patients ; 72 % étaient des femmes ; l’âge moyen était de 40 ans (DS 11,9). Les régions du Levant, du Golfe et de l’Afrique du Nord ont été représentées de façon égale dans cet échantillon. La pandémie de la COVID-19 a eu un impact négatif significatif sur le nombre de visites en rhumatologie dans 82 % des cas, avec, dans 27 % de cas, une impossibilité de contacter le rhumatologue. L’impact sur l’accès à l’hydroxychloroquine (HCQ) était également significatif (47 % des cas), ainsi que sur la disponibilité et la persistance des autres traitements chroniques (arrêt partiel ou complet dans 28 %). L’impact négatif sur les consultations en rhumatologie était associé au sexe féminin, au pays de résidence, à la non-persistance des traitements, au confinement dû à la COVID-19 et à l’impact sur la santé mentale. En effet, cette pandémie a eu un impact sur la santé mentale chez 73 % des participants (impact mineur dans 48 %, majeur dans 25 %). L’impact sur la santé mentale était associé au pays de résidence, à la perturbation des visites chez le rhumatologue, à la persistance des traitements, à la diminution de l’accès à l’HCQ, à l’infection personnelle par le SRAS-CoV-2, au confinement dû au COVID-19 et à l’impact négatif sur le revenu. Soixante et un patients (2,8 %) ont déclaré qu’ils avaient souffert eux même d’une infection par la COVID-19, 5 % ont déclaré qu’un proche était infecté et 47 % étaient en auto-isolement à cause de la pandémie COVID-19. Interrogés sur leur attitude à l’égard de la télémédecine, 98,8 % ont déclaré qu’ils accepteraient une téléconsultation (50 % via Internet et 48,8 % via un contact téléphonique).

Conclusion

Notre étude a permis de mettre en évidence les conséquences délétères de la pandémie de la COVID-19 sur la continuité des soins en rhumatologie, la persistance des traitements chroniques et la santé mentale des patients ; tous ces éléments étant des facteurs prédictifs clés du pronostic de la maladie. Par conséquent, un plan d’action, comprenant la mise en place d’une plateforme de télémédecine, la garantie de la disponibilité des traitements chroniques et la promotion de l’adhésion thérapeutique par les canaux de communication appropriés, serait fortement recommandé.

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Déclaration de liens d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

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