404 - Impact de la pandémie de COVID-19 sur la prise en charge hospitalière des exacerbations aiguës de BPCO

https://doi.org/10.1016/j.respe.2022.06.178Get rights and content

Contexte

Lors de la première vague de la pandémie de COVID-19, une baisse du nombre d'hospitalisations pour exacerbations aiguës de BPCO (EABPCO) a été observée dans plusieurs pays, mais la situation n'a pas encore été étudiée en France. Notre étude vise à analyser l'impact de la pandémie de COVID-19 sur la prise en charge hospitalière des EABPCO en France au cours des 20 premiers mois de la pandémie.

Méthodes

L’étude a été réalisée à partir du Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI), une base de données médico-administrative nationale et exhaustive. Trois indicateurs ont été analysés entre janvier 2016 et octobre 2021 : le volume mensuel d'hospitalisations pour EABPCO (CIM-10), le taux de mortalité intra-hospitalière et le taux d'admission en soins critiques.

Résultats

Au total, 557 737 hospitalisations pour EABPCO ont été enregistrées pour 316 863 patients différents. Le volume mensuel d'hospitalisations pour EABPCO a globalement baissé de 45 % (p<0,001) sur l'ensemble de la période pandémique, en comparaison des niveaux pré-pandémiques. La mortalité intra-hospitalière a augmenté de 24 % (p<0,001), alors que la proportion d'admissions en soins critiques est restée globalement stable.

Discussion/Conclusion

La prise en charge hospitalière des EABPCO a été fortement réduite pendant la pandémie de COVID-19. Cette situation peut être liée à : 1) une diminution réelle des exacerbations chez les patients atteints de BPCO en raison de plusieurs facteurs protecteurs, tels qu'une moindre exposition aux infections respiratoires et à la pollution atmosphérique ainsi qu'une augmentation du taux de vaccination contre la grippe; et/ou 2) un report des soins hospitaliers vers une prise en charge en ville. La hausse de la mortalité hospitalière pourrait refléter un effet de sélection, avec une hospitalisation limitée aux patients les plus gravement atteints, ou des difficultés liées à la saturation des services de réanimation.

Déclaration de liens d'intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.

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