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L'influence de la COVID-19 sur la santé mentale des enseignants Tunisiens

https://doi.org/10.1016/j.respe.2022.06.259Get rights and content

Contexte

Au fur et à mesure que le virus du SARS-COV 2 se propageait, un climat de panique et de suspicion s'installait partout notamment pour les catégories à risque. Les effets délétères que pourrait avoir la maladie sur la santé mentale des enseignants sont possiblement sous-estimés. Cette étude visait à étudier l'association de la COVID-19 et l'atteinte mentale grave chez les enseignants Tunisiens.

Méthodes

Une étude transversale moyennant un auto-questionnaire était menée sur un échantillon représentatif des enseignants du niveau secondaire entre mars et avril 2021 à Sfax, Tunisie. La santé mentale était estimée par l’échelle de détresse psychologique (K6 de Kessler). Un seuil > 13 de cette échelle définit une atteinte mentale grave.

Résultats

Au total, 525 enseignants participaient à l'étude. Parmi eux, 292 étaient des femmes (55,6 %), soit un sexe-ratio de 0,8. L'âge médian était de 48 ans (intervalle interquartile=[41-53]). Quatre cent soixante-dix-huit cas (91 %) étaient mariés, 132 enseignants (25,1 %) avaient des maladies chroniques et 85 participants (16,2 %) étaient des fumeurs actifs. La prévalence de la COVID-19 était de 20 % (N=105). Le lavage régulier des mains était noté chez 438 enseignants (83,4 %). Le port régulier du masque était observé chez 427 enseignants (81,3 %). Deux cents enseignants avaient peur de perdre leur vie à cause de la maladie (38 %). La prévalence d'une atteinte mentale grave était de 59,8 % (N=314). Les facteurs indépendants d'une atteinte mentale grave étaient une infection COVID-19 antérieure (Odds ratio ajusté (ORA)=1,6 ; p=0,02), un antécédent de maladie chronique (ORA=2,1 ; p=0,01), la crainte de perdre leur vie par la maladie (ORA=2,3 ; p=0,007). Par ailleurs, le port régulier du masque (ORA=0,46 ; p=0,041) était un facteur indépendant associée à une moindre prévalence d'atteinte mentale grave.

Discussion/Conclusion

Les résultats de cette étude suggèrent que la COVID-19 avait maintes répercussions négatives sur la santé mentale des enseignants. De ce fait, leur accompagnement psychosocial demeure une obligation à planifier.

Déclaration de liens d'intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.

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